

L’éclat saturé des teintes que permet d’obtenir cette technique cinématographique pourrait répondre au désir d’imiter l’aspiration médiévale à la beauté formelle, à la radiance et à la dimension symbolique de l’image. Là n’est pas notre propos.Ĭe qui nous intéresse est une mise en regard, qui nous paraît pertinente, entre la sensibilité aiguë des médiévaux à la couleur et la sublimation de cette période de l’Histoire à travers le filtre magique du Technicolor. L’aspect technique du complexe procédé du Technicolor, qui a sensiblement évolué entre 1938 et 1953, mériterait à lui seul une étude détaillée.

Il s’agit de The Adventures of Robin Hood (1938), Ivanhoe (1952) et The Knights of the Round Table (1953). Dans chacun d’eux, l’action se situe au moyen-âge. L’article se limite à l’examen de trois exemples significatifs, hauts en couleurs, de la production cinématographique américaine. A l’ère du Technicolor, les productions hollywoodiennes à sujet médiéval semblent tendre vers cette fulgurance des tons de l’époque en question. Comme l’homme médiéval, le spectateur du XX e siècle est en quête de sensations chromatiques fortes, de cette allégresse ressentie à la vue de la saisissante juxtaposition de teintes vives, produisant un effet lumineux qui suscite le ravissement. L’apparition du procédé du Technicolor en 1934 accentue la vision fantasmée du moyen-âge donnée par le septième art, lequel crée un univers revêtu des atours et des couleurs éclatantes de ces temps anciens.
